Voici les micronouvelles des élèves qui ont décidé de participer au concours de MICRONOUVELLES proposé par le Département de Français.
La ronde suivante
C´était un des matchs de la saison qui nous
donnerait une place dans la ronde suivante de la Coupe du Roi.
Notre adversaire était le Séville FC qui avait
déjà gagné au tour précédant.
Le stade était comble. La nuit était parfaite pour
jouer au football.
Nous ne pouvions pas mieux commencer, dans les premières
cinq minutes nous étions en train de gagner et au bout d´une demi-heure nous
avions une place en finale avec deux buts marqués.
Mais quand le match était presque fini, deux
footballeurs du Séville FC ont été expulsés pour avoir fait jeu déloyal.
Pourtant, nous avions remporté pour nous la
victoire.
Auteur: Ana
López Núñez, élève de 2ème
année du Niveau Élémentaire.
La femme
Et si, par inadvertance, sans réfléchir, sans
préparation…
Alors tout est sombre, le mal s'aggrave, ce que je
n'avais pas, je l’ai dès lors.
Arrête! Qu'est-ce que c'est? Non, non. J'existe,
je vis, je suis.
Seulement moi? Non, mes appendices sont là
également ; pour eux, j'ai de la puissance.
Comme Scarlett O’hara: "Pour eux, j'ai pris à témoins que je ne passerai plus jamais.....!".
Voici !, j’y suis allée, la lumière à la fin.
Encore une fois moi, mais meilleure.
Je suis là, dans l'attente de dire les dernières
paroles: «Demain, j´y penserai
......".
Pourrai-je? Demain j´y penserai.
Auteur: Bele
Bazo, élève de 1ère année du
Niveau Intermédiaire.
Le chemin
C´est la Nuit. La Lune brille. Il fait très froid.
Louis et Paul marchent sur le chemin de Barbizon. Leurs ombres les poursuivent
sous les arbres qui entourent le chemin. Un bruit sonne ; ils grelottent à
cause du froid ou … Alors, ils commencent à courir. Ils ont peur ; ils
écoutent des pas derrière eux ; Louis tombe par terre, Paul continue à
courir, il ne l´attend pas ; Louis crie. Paul arrive au village. Pas
Louis.
Auteur: Antonio
Mordillo Morales, élève de 1ère
année du Niveau Intermédiaire.
Après une nuit éveillés,
nous avons enfin atteint la ligne de départ. Lorsque nous avons commencé à
courir, les nerfs ont disparu.
Au début, seulement il y avait des faces heureuses
parce que nous étions pleins d'énergie.
Trente kilomètres après, les difficultés ont
commencé et les premières idées d'abandon sont apparues.
Mais, à ces moments-là nous nous rappelions les
entraînements avec le froid, la chaleur, la pluie, le vent et la boue. Alors,
nous récupérions des forces là où il n'y en avait plus.
Nous avons tourné au coin de la rue et, au fond,
est apparue la ligne d'arrivée. Juste après l'excitation nous a envahis et nous
avons pleuré de joie.
Auteur: Gerardo
Moro, élève de 1ère année du
Niveau Intermédiaire.
Protagoniste de son propre livre
Chaque jour, elle se lève pour écrire une nouvelle page de sa vie. Aujourd’hui, l’éditeur a annoncé qu’il publiera leur livre en mars prochain. Il compilera toutes les interviews exclusives sur leurs amours qu’elle avait vendues à la presse rose.
Chaque jour, elle se lève pour écrire une nouvelle page de sa vie. Aujourd’hui, l’éditeur a annoncé qu’il publiera leur livre en mars prochain. Il compilera toutes les interviews exclusives sur leurs amours qu’elle avait vendues à la presse rose.
Auteur: Susana
Sanz, élève de 1ère année du
Niveau Intermédiaire.
« Pourquoi pas !
Donnez-moi un conseil. »
Tu le sais déjà.
Tout peut aller se faire foutre, toutes et tous vont
se faire foutre.
Normes de coexistence : aucune. Aucune loi qui limite ta liberté.
Tu ne dois pas continuer à supporter les sots qui
se dissimulent derrière ce qui est établi, parce que c´est leur seule manière
de survivre, qui profitent du fruit de l'effort des rêveurs, qui ne cessent
d'être battus jour et nuit après leurs aspirations.
On est fatigué des médiocres, des insipides, des
pauvres de coeurs, des nains mentaux, à qui cette invention de la société du
bien-être s'est occupée de faire une cavité donnée et pour laquelle ils n’ont
rien combattu.
Si blasé de celles-ci et de ceux-ci qui passent
leur vie en regardant celle des autres. Ceux qui, tous les matins, se sont
efforcés d´occuper un espace, sans occuper celui de l'autre.
Ça suffit, réveille-toi, vis ta vie, laisse en
paix les autres. N’attends pas que les problèmes de ta vie soient résolus par
quelqu´un, parce que cela ne sera pas gratuit, et tu leur devras rendre hommage
dans tout le temps à venir.
Fais quelque chose par toi-même, pour toi-même,
bien que ce soit seulement enrichir ton âme. Cela sera ta liberté.
Fais de ta vie des rires, fais qu'elle soit
passionnante, rebelle-toi. Ne considère rien comme du temps perdu, rêve,
travaille pour le faire réalité.
Fous-toi de tout. Ne sois pas si connard.
Fais-leur un bras d’honneur !
Et qu'un de ces jours tu puisses dire « C´est toujours ça de gagné !».
Auteur: Alejandro Gamero
Rodriguez élève de 2ème année du Niveau Intermédiaire.
La décision
Le matin était gris, plombé. La pluie est apparue
tout à coup et elle a rempli l´air d´une odeur de terre mouillée qui lui
faisait penser à lui.
Marie a ouvert l´armoire, elle a choisi la robe de
soie noire qu´elle avait portée dans le premier rendez-vous, les chaussures à
talon aiguille…
Après une douche rapide, elle n´a pas oublié
l´ombre à paupières bleue, celle qui fait ressortir la lumière de ses
yeux ; non plus le rouge à lèvres de Chanel et des gouttes de parfum.
Elle a parcouru le long couloir de son petit
appartement, une fois arrivée au salon, elle a pris le téléphone «Bonjour,
je voudrais commander un plat, le numéro quatre, pour une personne.»
Auteur: Guadalupe
Martín Sánchez, élève de 2ème année du Niveau
Intermédiaire.
Rêver, travailler, être
confiant
Lorsqu´il était un petit enfant, il aidait l´économie familiale en livrant
des beignets de maison en maison chaque matin avant d´aller à l´école.
Il rêvait de suivre les pas de son maître
Don Justo.
À dix-sept ans son pays lui mit un fusil dans les mains et il rêvait d´en
finir avec la guerre.
Trois ans plus tard, sa patrie lui fit un autre présent: une deuxième guerre
dans un territoire étranger et il rêvait de rentrer chez lui.
Il rentra chez lui et il rêvait d´aimer, de se marier et d´avoir des
enfants…et son pays lui
donna du chômage et de la misère…mais il continua de rever et les rêves se
firent réalité.
Auteur: Elena Tijerín Rodriguez,
élève de 2ème année du Niveau
Intermédiaire.
Dans un monastère, deux disciples brillaient
particulièrement pour leur grande intelligence bien qu´ils fussent très
différents l´un de l´autre.
Le premier avait l´habitude de demander à l´abbé
de lui permettre de sortir du monastère pour voir le monde et pour pouvoir
mettre en pratique son apprentissage. L´autre se contentait de la vie
monastique et, bien qu´il eût aimé voir le monde, cela ne lui créait pas de
problème.
L´abbé, qui n´avait jamais accédé aux demandes du
premier moine, pensa un jour que cela pouvait être le moment pour que les
jeunes moines fussent mis à une épreuve.
Il les convoqua en leur annonçant que le moment était arrivé de partir dans un
voyage par le monde pendant une année. Ils
laissèrent le temple le jour suivant. L´année s´écoula rapidement et les deux
moines revinrent au monastère avec beaucoup d´expériences pour raconter.
L´abbé voulut les voir pour connaître ce que cette
année avait supposé pour ceux-ci et ce qu´ils avaient découvert pendant leur
séjour dans le monde laïque.
Le premier moine, celui qui voulait connaître le
monde matériel, dit que la société était pleine de distractions et de
tentations et qu´il était impossible de méditer là dehors.
Au contraire, l´autre dit que sauf quelques choses sans importance, il ne
trouva pas de grandes différences à l´heure de méditer dans le monde extérieur. C´est pour ça que selon lui, rester
dans le temple ou vivre dans une société lui semblait pareil.
Après avoir écouté les deux récits, l´abbé accorda l´autorisation au deuxième
moine pour qu´il partît et il dit au premier : « Il serait mieux que tu restes ici, tu n´es
pas encore préparé. »
Auteur: Pilar
Vargas Maestre, élève de 2ème année du Niveau
Intermédiaire.
Des bruits dans la nuit
Juliette était en train de rentrer chez elle
tandis qu’elle écoutait quelques bruits derrière elle. Soudain, un frisson a
parcouru tout son corps. L’endroit était tellement obscur et solitaire qu’elle
percevait uniquement les ombres de la nuit. Elle était pétrifiée.
Le murmure se rapprochait rapidement d´elle.
Inopinément, une main l´a saisie fermement par l’épaule. La peur qu’elle avait
éprouvée, était si profonde qu’elle s’est évanouie.
En se réveillant, elle a vu le garçon du
restaurant où elle avait dîné, portant son portefeuille qu´elle avait oublié
dans l’établissement.
Auteur: Mª del Mar Vellido Rojas,
élève de 2ème année du Niveau Intermédiaire.
Poser un lapin à Opéra
Il n’était pas là. D’abord elle
le chercha autour d´elle, puis
de plus en plus loin. Chaque silhouette lui donnait l’espoir d´en finir avec
cette attente.
Demi-heure
avant l’heure du ballet, le guichet ferma. Elle était là encore en
pensant : «Il n’a pas dû me voir». Trente
minutes après, elle assit
sur un banc ses talons aiguilles en se disant que ce serait un miracle s’il apparaissait.
Auteur: Mª del Sol Pérez Cabrera, élève de 1ère année du Niveau Avancé..
Sept jours en plus
4 février, mon anniversaire
Aujourd’hui j’ai 68 ans et un cancer que
j’ai décidé de tuer avant qu’il ne ronge mon corps, d’ici à pas plus de six
mois. De ma mère je garde trois trésors et la certitude de pouvoir changer ma
vie dans n’importe quelle situation. Et lundi prochain ce sera la fin. Je l’ai
disposée.
Auteur: Mª del Sol Pérez Cabrera, élève de 1ère année du Niveau Avancé.
La nuit embrassa tout. Il sentait un air gelé,
mais vivifiant. Il n’avait plus cessé de courir pendant… toute une vie. Combien
de temps s’était-il passé ? Le vent portait les coups de cloche de
l’église : un, deux, trois,…six. Deux heures avant il était entre ses
bras. Maintenant il était entre son sang. Pourquoi avait-elle prononcé le nom
de l’autre ? Le couteau dégoulinait encore.
- Chéri, c’est déjà l’heure !
Une sueur froide le trempait.
Le miroir le réveilla : sang devant lui.
Auteur: José
Delgado, élève de 2ème année du Niveau Avancé.
Ça peut nous arriver à tous
La sonnette les fit sursauter : << Ça peut nous arriver à tous…>> Frédéric leur avait déjà
craché cette phrase, la rage au bout des lèvres, lors de leur première
rencontre dans la clandestinité. Ces mots secouaient fort Luc dans sa tête le
long du couloir jusqu´ à la porte pendant que, sur l´écran, les infos
bredouillaient le cauchemar d´un nouveau scandale du Premier Ministre et de ses
acolytes. <<Bonjour, M. et Mme.
Béranger habitent-ils ici ?>>. <<Oui>>. << Veuillez
nous accompagner…>>
Auteur: Carlos
Echepare, élève de 2ème année du
Niveau Avancé.
L'oubli
Tous les jours l'oubli la réveillait... et elle le détestait.
Elle avait déjà tout oublié lorsque le bruit des voitures, les
gazouillements des oiseaux ou les rires des enfants lui annonçaient une
nouvelle journée.
Cela faisait longtemps que l'oubli les avait substitués. Quand elle ouvrait
les yeux un visage, une odeur, une couleur avaient disparu. L'oubli gagnait
toujours les batailles malgré les prières, les sanglots...
Un jour elle oublia le prénom de son petit-fils préféré... alors l'oubli
fut aussi oublié.
Auteur: Fernando
Galán Sánchez, élève de 2ème année du Niveau Avancé.
Crise et solidarité
Pierre attendait, comme tous les jours,
l’ouverture de la bibliothèque. Il était au chômage depuis six mois. Ce jour-là
la nouvelle occupait la une des journaux: Monsieur
Schiller, le principal actionnaire de son entreprise, était gravement malade.
Il mourra avant deux semaines s’il ne reçoit pas un autre rein. Pierre se
souvenait encore des mots lorsqu’il a été licencié: “Il n’a pas besoin de ton travail, il faut augmenter la productivité”.
Malgré tout, il n’a pas douté et il s’est présenté à l’hôpital pour réaliser
l’opération vu qu’il est l’unique donneur compatible.
Auteur: Fernando
García Sánchez, élève de 2ème
année du Niveau Avancé.
LA MICRONOUVELLE GAGNANTE
DES OCCASIONS PERDUES
Assise sur un banc, une femme. À ses côtés, une valise contenant toute sa
vie. En face, sur la voie, le dernier train est prêt. Un express qui la portera
à un autre lieu, à une autre vie incertaine, néanmoins une vie sans reproches,
sans cris, sans peur.
Le départ est imminent. La femme se lève, elle hésite.
Le train démarre. Moi, seule dans mon wagon, je vois s’éloigner, immobile
sur le quai, la femme que je fus autrefois.
Auteur: José Miguel Ibáñez Calleja, élève de 1ère année du Niveau Avancé.
Toutes nos félicitations!
Publié par le Département de Français
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