Êtes-vous préparés à voir des robots contribuables et peut-être même des robots fraudeurs fiscaux travaillant au noir? Et, bien entendu, êtes-vous préparés à voir des manifestations de robots refusant de payer leurs impôts ?
Si tout un arsenal de robots de nouvelle génération, dopés à l’intelligence artificielle, a libéré les hommes et les femmes de certaines sales besognes ultra aliénantes et hyper nuisibles ou de celles qui requièrent des qualifications et une expérience très très pointues, ces engins devraient alors prendre la place de ces personnes physiques en tant que contribuables. N´est-ce pas ?
Cependant, à l´heure où le phénomène d'automatisation qui bouleverse profondément le marché du travail, est en forte croissance, la taxation des robots ou des logiciels employés par les entreprises, fragiliserait-elle l'innovation ? Ou pire ! Découragerait-elle le progrès numérique à tel point qu´elle l´anéantirait?
Par ailleurs, à l´heure où il existe un florilège d’impôts pesant sur le bénéfice d’une entreprise, cette taxe sur ces machines, risquerait-elle d'inciter ces usines, s'appuyant massivement sur la robotique, à faire amoindrir leur investissement dans le domaine de la robotique ? Ou pire ! Risquerait-elle de les inciter à délocaliser dans des pays dont la fiscalité serait beaucoup plus attractive?
Est-ce farfelu l’idée de taxer les robots quels qu´ils soient, de créer un nouveau statut de «personne électronique» afin d´anticiper la raréfaction accrue du travail engendrée par l´essor fortissime de la robotique et de l'intelligence artificielle ? Est-ce saugrenu l’idée de taxer des êtres faits d’algorithmes ou de boulons et de pistons de sorte à financer les politiques sociales, à réinjecter cet argent issu des taxes dans l'économie d´un pays sous prétexte d´éviter son naufrage ?
Le fait de faire payer des charges sociales aux robots, cela en finirait-il avec tous les malheurs sociaux, les millions et les millions de chômeurs et le trou monstrueux de la Sécurité sociale ? Et dans le cas où un robot paierait des charges sociales, le coût de la réparation, sera-t-il pris en charge par l’assurance-maladie ?
Et vous, comment vous y mettriez-vous pour éradiquer la si déloyale concurrence qui ne cesse de s´accroître entre humains et machines ?
Ce débat si passionnant est loin d'être clos. Maintenant c´est à vous de le continuer.
Publié par Carmen Caballero, prof de français